Me
voilà de retour de mon weekend, avec des souvenirs plein la caboche et des
bouquins plein les bras. Malgré tout, je suis fière de moi, la pile à lire
n’accueille que sept nouveaux amis. Les rencontres furent des plus
enrichissantes et j’espère retourner au Festival Atlantide l’année prochaine.
Merci à l’équipe des bénévoles et à notre coordinatrice, ce fut un
plaisir !
Ma
première chronique traite donc d’un roman de Larry Tremblay, auteur québécois
que j’ai eu l’immense plaisir de rencontrer et d’accueillir pendant le
festival. L’Orangeraie est paru en
France en février 2015 chez Gallimard, dans la collection Vermillon, La Table
ronde. Ce roman a déjà reçu le prix des libraires du Québec, le Prix littéraire
des enseignants et le Prix littéraires de collégiens, entre autres.
Pour
résumer rapidement l’intrigue, le roman s’ouvre sur un attentat, une bombe
éclate dans la maison des grands parents d’Aziz et Amed, les deux personnages
principaux, qui habitent de l’autre côté de l’orangeraie, en face de chez les
grands parents, en compagnie de leur père et de leur mère. Suite à cet
assassinat, un homme venu de la ville demande à au père des jumeaux de
sacrifier l’un de ses fils pour venger la mort de ses parents et l’affront qui
a été fait à Dieu.
L’intrigue
tourne autour des choix que feront les protagonistes. Chaque personnage fait
des choix, qui influence toute l’intrigue jusqu’au dénouement.
La
force de ce roman réside dans la capacité de son auteur, Larry Tremblay, à ne
pas porter de jugement. Le jugement de l’auteur, en effet, ne transparaît à
aucun moment, et le retournement de situation final permet au lecteur de se
faire surprendre par son propre manichéisme. A la fin du roman, nous n’avons
aucun moyen de désigner quels personnages appartiennent aux
« méchants » et lesquels appartiennent aux « gentils ».
Larry
Tremblay a également choisi de ne faire aucune recherche pour écrire son
histoire. L’intrigue n’est jamais située, ce qui permet aux propos de tendre
vers l’universalité. C’est une des raisons pour laquelle beaucoup d’enseignants
se sont emparés de ce livre pour expliquer les ravages de la haine et de la
guerre sur les hommes et sur les enfants. La simplicité des phrases invite tous
types de lecteurs à se plonger dans ce roman accessible, mais non dénué de
profondeur.
Selon
Larry Tremblay, la guerre se perpétue par l’apprentissage de la haine dès
l’enfance. Et c’est bien ce qu’il nous montre dans cette tragédie familiale et
humaine. Sans tomber dans le mélodramatique, l’auteur nous livre une histoire
forte en émotions tout en incitant à une réflexion humaine sur la haine, la
guerre et la transmission générationnelle de ces deux fléaux.
A
lire de toute urgence !
L’Orangeraie, Larry Tremblay, Gallimard, La Table ronde,
Février 2015, 14,80€.
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