Après
un certain temps d’absence, et un temps certain, je reviens avec de nouveaux
articles : en effet, on peut dire que j’ai eu le temps de lire depuis
bientôt neuf mois (c’est le moins qu’on puisse dire). Mais étant étudiante en
Lettres Modernes, je n’ai pas lu que des ouvrages de détente. Peut-être
ferais-je quelques chroniques sur ces lectures, nous verrons. J’espère
désormais trouver un rythme de publication plus régulier. A suivre…
J’attaque
donc ce retour avec un livre plein de fantaisie : Le concert posthume de Jimi Hendrix d’Andreï Kourkov. Titre
prometteur me direz-vous, et pourtant…. Il n’est que très peu question du guitariste
de génie, notre adoré Jimi. Ce personnage n’est présent que par l’admiration
que lui porte une partie des personnages et le culte qu’ils rendent à sa main,
qui serait, selon le roman, enterrée à Lviv, en Ukraine, avec l’aide du KGB. Et
là, on goûte déjà le fantasque du style de Kourkov. Depuis son succès avec son
roman Le Pingouin, Andreï Kourkov
nous fait partager sa fantaisie slave où les rebondissements improbables sont
vécus par les personnages comme des éléments de la vie quotidienne. Vous connaissez tous le "C'est normal en Russie" de notre cher Antoine Daniel ? Et bien, je pense que cela peut également s'appliquer à l'Ukraine dans ce roman farfelu. Les
personnages, quant à eux, sont attachants : leur originalité, leur décalage et surtout
leur esprit errant, un peu perdu, installent un lien affectif avec le lecteur.
On rencontre par exemple : un ancien hippie, un ex-agent du KGB fan de
Jimi Hendrix, une jeune agent de change allergique à l’argent…
La
trajectoire des personnages s’accorde avec la ville de Lviv en Ukraine. Lviv
constitue un personnage à part entière. Les rues, dont les noms nous sont constamment
rappelés, possèdent leur propre identité attribuée par les personnages selon
leur propre trajectoire : un itinéraire professionnel, des lieux de souvenirs,
affectifs. Les rues sont surtout des liens entre les personnages, leur
permettant de se retrouver sur le chemin, d’aller d’un rendez-vous à l’autre,
lieu de rencontre nocturne et lieu d’étrangeté. L’auteur se pose également la
question à travers les personnages d’une ville invisible, celle que l’on ne
voit pas, pleine d’étrangetés, d’inconnus, où le mystère est en fait issu des
hommes que l’on ne voit pas.
En
bref, moi qui aime la fantaisie, j’ai été servie ! Donc pour une lecture
détente, qui change des habituels romans français, tournez-vous vers
l’originalité slave, Kourkov vous régalera !
Andreï Kourkov, Le Concert posthume de Jimi Hendrix, Liana Lévi, 21€ ,
Avril 2015
Avril 2015
1 commentaire:
Merci pour cette chronique! Je ne connaissais pas ce roman de Kourkov, pourtant c'est un auteur dont je suis fan! Je note!
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