J’ai
attendu un peu pour faire ma chronique sur Apocalypse Bébé de Virginie
Despentes, que j’ai fini il y a bientôt trois semaines. Je voulais absolument
prendre le temps de digérer ma lecture, afin d’en tirer le plus que je pouvais.
Depuis, le
temps que l’on me parlait de Vernon
Subutex, en tombant sur un poche de Virginie Despentes, je me suis dit que
j’allais me confronter à cette écriture que l’on qualifie de social, parfois
même de « trash ». Personnellement, je cherche toujours le trash…
L’intrigue
tourne autour de la fugue d’une jeune adolescente, issue d’un milieu social
supérieur. Nous suivons la détective en charge de la recherche de cette jeune
fille. Finalement, on passe beaucoup plus de temps avec les détectives, qu’avec
la fugueuse et le roman se focalise un peu trop sur leurs vies.
Finalement,
j’ai été assez déçue. J’ai aimé retrouvé
un style à la Beigbeder, un regard cynique, acerbe et aigu sur la société. Mais
contrairement à Beigbeder, ou encore, pour prendre une référence étrangère, à
Bukowski, Virginie Despentes laisse les choses en suspens. Le trash dont je
parlais tout à l’heure est complètement absent et aurait donné un peu de énergie,
même négative, à ce roman. Dans ce roman, qui s’apparente à un roman policier,
la recherche, dont on ne sent pas vraiment le dynamisme, traîne en longueur. Je
pense que j’ai raté l’essence de ce roman, l’intérêt de cette (en)quête.
Mais,
attention, tout n’est pas à jeter, loin de là. Comme je l’ai déjà signalé, le
regard critique sur la société, un regard aigu qui perce les consciences
apparaît comme le soutien de ce roman. Certaines pages sur la religion m’ont
vraiment fait plaisir et même rire par leur véracité. Et enfin, le dénouement
est absolument époustouflant. Le retournement de situation est une véritable
surprise et c’est pour moi ce qui sauve tout le roman, mais ne vous inquiétez
pas, pas de spoil ! Les derniers chapitres suffisent au roman dans sa
force, et la trajectoire existentielle à vif, d’une ado abîmée par la société
et la famille.
Malgré la
déception on peut donc retenir tout de même quelques belles pages.
Apocalypse bébé, Virginie Despentes, Le
Livre de poche
Février 2012,
7,10€
1 commentaire:
Bilan contrasté :/ . Belle critique en tout cas !
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