Dans le traité
de stratégie militaire, Earthforce, sous-titré
Manuel de l’éco-guerrier, le
Capitaine Paul Watson adapte les grands textes de stratégie à la « guerre
écologiste ». L’éco-guerrier se met au service de la planète, donne son
âme, et son corps, à la cause écologiste. Cette Terre qui nous a vu naître, qui
nous a porté depuis des milliers d’années, est menacée de mort et nous avec. Où
serait-ce nous, plus qu’elle ?
Paul Watson
applique très clairement la stratégie militaire à l’activisme. La rhétorique
guerrière soutient la force de la conviction de l’auteur, qui cherche à
transmettre les « recettes » d’un activisme qui réussit. L’homme doit
se battre contre ses semblables pour sauver celle qui nous porte, la diversité
de la planète bleue. Cet activisme radical, qui ne doit pas connaître la peur de
la mort, combat, sans relâche. Le radicalisme de ce capitaine écologiste, ce
meneur d’éco-guerrier à travers son association Sea Sheperd se justifie par l’urgence
de l’enjeu écologique.
Cependant, la
manière de nier l’homme dans la stratégie définit dans ce texte, en particulier
dans le traitement des partisans de la cause écologiste, irrite quelque peu. Il
paraît normal, logique d’utiliser les capacités de chacun pour servir au mieux
les objectifs militants, mais l’éviction des faibles ne peut être une voie pour
un monde nouveau. La politique s’entremêle aux objectifs de l’écologie :
pourrions-nous imaginer un système sociétal harmonieux, à la fois dans les
rapports de l’humain à son environnement, mais également des humains entre eux ?
L’idéologie écologiste peut-elle se satisfaire d’un ordre où règne le plus fort
ou le plus intelligent ?
La typologie des activistes innove et donne au texte une profondeur plus humaine que le reste du texte. Cette typologie pouvant s'appliquer à toutes les causes apparaît comme l'aspect sensible de cet essai.
La typologie des activistes innove et donne au texte une profondeur plus humaine que le reste du texte. Cette typologie pouvant s'appliquer à toutes les causes apparaît comme l'aspect sensible de cet essai.
Cette vision
transpire peut-être trop l’idéalisme et il ne s’agit pas de nier l’utilité d’une
armée de la Terre. Une lecture néanmoins instructive sur la stratégie et l’histoire
de l’activisme.
Earthforce, Manuel de l’éco-guerrier, Capitaine
Paul Watson
Actes
Sud
Mars
2015
18€
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