Attention, Coup de Foudre
littéraire !
Otages intimes, dernier roman de Jeanne
Benameur, est un hymne splendide à la vie, à la survie. Avec toute la virtuosité d’un très grand
écrivain, elle fait jaillir des mots l’intimité profonde des personnages. Une
intimité qui questionnent, le monde, les autres, soi-même.
Etienne,
photographe de guerre, rentre en France après sa captivité. Il a été enlevé
pendant une guerre, sans nom, sans pays. Une guerre universelle. Jeanne Benameur
raconte alors la lente ascension vers la vie, le monde de ceux qui ne savent
pas. Car ceux qui savent, ne peuvent pas atteindre complètement ceux qui
ignorent, ceux qui vivent, simplement. Dans cette ascension, il est aidé par sa
mère Irène, qui lui rappelle la beauté de l’enfance, et ses ombres. Qui, grâce
à l’odeur du café, sort son fils de la contemplation du mur de sa prison. Enzo,
l’ami d’enfance, celui qui n’a jamais quitté le village, et qui l’accompagnait
au violoncelle dans leur enfance. Et enfin, Jofranka, troisième figure du trio
de l’enfance, partie à La Haye prêter l’oreille à ces femmes victimes de la
guerre dans leur chair.
L’auteur
renouvelle complètement le thème de l’enlèvement en temps de guerre, qui bien trop souvent tombe dans le pathos, et choisit
de se tourner vers l’après, vers le retour à la vie.
La
langue de Jeanne Benameur est simple, mais fait frissonner notre peau. La peau,
la matérialité que tente de rejoindre Etienne, sans se laisser aller à l’oubli
de ceux qui sont restées.
Une
lecture à faire, à partager, à faire vivre, pour que les mots passent les
barrières de l’intime.
Otages Intimes, Jeanne Benameur,
Actes Sud, Août 2015
18,80€
1 commentaire:
J'ai vu passer ce livre sur quelques blogs et je dois avouer qu'il me tente pas mal.
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